Les livres du Tour 2022
Christian Laborde, Jean Cléder, Jean-François Supié, Jean-Paul Ollivier et Bernard Thévenet nous offrent quelques-uns des livres les plus passionnants pour notre été cycliste.
Le Tour de France des champions français
« Le Tour de France des Champions Français » par Jean-Paul Ollivier. Mareuil éditions. 400 pages, 21 euros.
Dans la lignée de son passionnant « Tour de France des villes et villages », Jean-Paul Ollivier nous propose avec verve et culture un étonnant « Tour de France des Champions Français ».
Département par département, Paulo la Science retrouve et réincarne tous ces coureurs tricolores qui firent ou font encore les riches heures de la plus belle course du Monde.
Inlassable défricheur de souvenirs, inclassable auteur à succès, inégalable journaliste sportif, notre confrère est sans doute l’un des plus grands serviteurs du cyclisme. Ce sport ultime dont il se fait le chantre depuis des décennies.
Département par département, Paulo la Science retrouve et réincarne tous ces coureurs tricolores qui firent ou font encore les riches heures de la plus belle course du Monde.
Inlassable défricheur de souvenirs, inclassable auteur à succès, inégalable journaliste sportif, notre confrère est sans doute l’un des plus grands serviteurs du cyclisme. Ce sport ultime dont il se fait le chantre depuis des décennies.
Dans cet opus 2022, voici que reviennent au grand jour tous les coureurs français ayant participé au Tour de France depuis son origine. Formidable travail de compilation et de recherche, formidable lexique à l’usage des passionnés, formidable succession de patronymes glorieux ou méconnus, tous tirés de l’oubli ou de l’ennui.
Premiers de la liste, par ordre de département, voici Robert Alban et Maxime Bouet.
Alban et sa place de 3ème sur le Tour 1981, avec une superbe victoire dans l’étape alpine entre Thonon-les-bains et Morzine.
Premiers de la liste, par ordre de département, voici Robert Alban et Maxime Bouet.
Alban et sa place de 3ème sur le Tour 1981, avec une superbe victoire dans l’étape alpine entre Thonon-les-bains et Morzine.
Bouet, qui terminera le Tour à 7 reprises tout en disputant aussi 2 Tours d’Italie et 3 Tours d’Espagne.
Dernier de la liste, toujours par ordre de département, voici Yoann Gène, le Guadeloupéen. Premier athlète noir à participer au Tour qu’il disputera lui aussi à 7 reprises entre 2011 et 2017.
Puis, au hasard des découvertes, nous retrouvons Mariano et Miguel Martinez. Le père et le fils dans les pages de la Nièvre. André Darrigade, qui fit pleurer le grand Fausto Coppi à l’arrivée du Tour de Lombardie 1956 et qui disputera avec panache le Tour avec 22 étapes à son actif. Le sprinter marseillais Guy Sibille, 3ème d’un Milan San Remo derrière Merckx et Moser. Cédric Vasseur, issu d’une belle famille de cyclistes et désormais manager du team Cofidis. Philippe Bouvatier, prodige normand en qui certains voyaient le successeur de jacques Anquetil. Et Jacques Anquetil lui-même, vainqueur du Tour à 5 reprises.
La liste est longue évidemment. Mais passionnante et révélatrice du début à la fin. Jean-Paul Ollivier n’est pas qu’un historien. Il est aussi et surtout un admirable conteur.
Dernier de la liste, toujours par ordre de département, voici Yoann Gène, le Guadeloupéen. Premier athlète noir à participer au Tour qu’il disputera lui aussi à 7 reprises entre 2011 et 2017.
Puis, au hasard des découvertes, nous retrouvons Mariano et Miguel Martinez. Le père et le fils dans les pages de la Nièvre. André Darrigade, qui fit pleurer le grand Fausto Coppi à l’arrivée du Tour de Lombardie 1956 et qui disputera avec panache le Tour avec 22 étapes à son actif. Le sprinter marseillais Guy Sibille, 3ème d’un Milan San Remo derrière Merckx et Moser. Cédric Vasseur, issu d’une belle famille de cyclistes et désormais manager du team Cofidis. Philippe Bouvatier, prodige normand en qui certains voyaient le successeur de jacques Anquetil. Et Jacques Anquetil lui-même, vainqueur du Tour à 5 reprises.
La liste est longue évidemment. Mais passionnante et révélatrice du début à la fin. Jean-Paul Ollivier n’est pas qu’un historien. Il est aussi et surtout un admirable conteur.
Christian Laborde, poète autant que chroniqueur et conteur, a décidé d’opter pour le mode poétique pour célébrer l’exploit le plus mémorable de Raymond Poulidor. L’ascension finale du Pla d’Adet lors de la 16ème étape du Tour de France 1974 ?
Âgé alors de 38 ans, le chouchou du public place un terrible démarrage dès le premier virage du Pla d’Adet. Et il s’envole vers une victoire folle, faisant l’admiration des journalistes et des suiveurs…
Âgé alors de 38 ans, le chouchou du public place un terrible démarrage dès le premier virage du Pla d’Adet. Et il s’envole vers une victoire folle, faisant l’admiration des journalistes et des suiveurs…
« Les dingues transistors scandent
Le nom de Poulidor
À vous la route du Tour,
À vous Jean-Paul Brouchon
Ici la route du Tour
Ici Jean-Paul Brouchon… »
Le nom de Poulidor
À vous la route du Tour,
À vous Jean-Paul Brouchon
Ici la route du Tour
Ici Jean-Paul Brouchon… »
Poème épique pour champion épique. Poupou n’aurait peut-être pas tout compris mais il aurait certainement été séduit par l’hommage et la musicalité du verbe de son ami Laborde. Ce Laborde qui nous offre un petit grand livre comme un ode au cyclisme et à l’un de ses champions d’anthologie.
« À Saint-Lary
Dans la nuit qui suit la victoire sublime
Des explosions font comme un bruit
D’abîme
Une rue est éclairée par un brasier d’auto…
Raymond stylo en main signe
Griffe paraphe
Micros
Caméras
Carnets…
Les journalistes encerclent le champion
Votre avis Raymond sur ces explosions
Torse bombé
Maillot grenat
Raymond répond
Le seul explosif ici c’est moi »
Dans la nuit qui suit la victoire sublime
Des explosions font comme un bruit
D’abîme
Une rue est éclairée par un brasier d’auto…
Raymond stylo en main signe
Griffe paraphe
Micros
Caméras
Carnets…
Les journalistes encerclent le champion
Votre avis Raymond sur ces explosions
Torse bombé
Maillot grenat
Raymond répond
Le seul explosif ici c’est moi »
Tricolores et frères d’armes
« Leducq, Magne, Speicher, Lapébie », par Jean-François Supié. Publishroom Factory. 320 pages, 18 euros.
Il fut un temps héroïque où les champions cyclistes disputaient le Tour de France sous les couleurs de leurs équipe nationales. Parmi ces champions, surnageant du flot d’une actualité factuelle et fébrile, voici un formidable quatuor composé d’André Leducq, Antonin Magne, Georges Speicher et Roger Lapébie. Ces quatre héros qui firent des routes empierrées et poussiéreuses de la France des années trente, le cirque métaphysique de leurs exploits de légende. Sous le titre « Leducq, Magne, Speicher, Lapébie – Les grandes heures de l’équipe de France dans les Tours des années 1930 », Jean-François Supié propose une ode au cyclisme.
Surnommé Dédé gueule d’amour, André Leducq remportera le Tour à deux reprises en 1930 et 1932. Avec en prime 25 victoires d’étapes. Ce qui le place au panthéon des vainqueurs d’étapes du Tour, non loin de Merckx et Cavendish.
Secret jusqu’au mystère, introverti et magnifique à la fois, Antonin Magne était un formidable rouleur. Champion du Monde 1936 et triple vainqueur du mythique Grand Prix des Nations de 1934 à 1936. Il s’adjugera le Tour de France à deux reprises en 1931 et 1934, avec 9 victoires d’étapes. Son extrême rigueur feront de lui un directeur sportif de renom, avec parmi ses protégés de l’équipe Mercier, un certain Raymond Poulidor.
Premier auteur du doublé Tour de France-Championnats du Monde la même année, en 1933, Georges Speicher peut s’ennorgueillir d’avoir littéralement humilié le grand champion italien Learco Guerra que les journalistes avaient pourtant surnommé La locomotive humaine. Également triple Champion de France, Speicher le moderniste sera le premier cycliste à utiliser le dérailleur en compétition.
Roger Lapébie, remportera en 1937 le premier Tour de France disputé avec dérailleur. Une innovation qui datait déjà d’une dizaine d’années, mais que l’organisation du Tour récusait.
Le palmarès de celui que l’on surnommait Le Pétardier, compte aussi un titre de Champion de France, un Criterium national, un Paris Nice et même un Paris Roubaix, même s’il sera déclassé pour avoir changé de vélo. A noter que lors de sa victoire sur le Tour 37, il bénéficiera de l’abandon de Gino Bartali et du retrait de l’équipe belge.
Le palmarès de celui que l’on surnommait Le Pétardier, compte aussi un titre de Champion de France, un Criterium national, un Paris Nice et même un Paris Roubaix, même s’il sera déclassé pour avoir changé de vélo. A noter que lors de sa victoire sur le Tour 37, il bénéficiera de l’abandon de Gino Bartali et du retrait de l’équipe belge.
Auteur d’un ouvrage à la fois historique et littéraire, Jean-François Supié nous restitue avec ferveur les riches heures d’une époque qui interpelle à l’heure où s’élance de Copenhague un Tour passionnant mais démesuré.
Tout le monde se souvient avec émotion de ce Tour de France 1975 qui marquera la fin du règne incontestable du Cannibale Eddy Merckx et l’avènement d’un nouveau grand champion français, Bernard Thévenet.
Même si l’Espagnol Luis Ocana avait déjà mis à mal la fierté du Belge lors du Tour 1971, même si Raymond Poulidor avait commis le même crime de lèse-majesté dans Paris-Nice…
Ce Tour 1975 que Merckx imaginait comme son 6ème. Ce qui l’aurait placé devant Jacques Anquetil et ses 5 maillots jaunes.
Mais l’histoire retient la fin du rêve et le début de la fin pour le champion le plus victorieux de l’histoire un certain 13 juillet 1975 lors de la grimpée vers Pra Loup.
Déjà auteur d’un excellent « Bernard face à Hinault » et d’un étonnant « Eddy Merckx, analyse d’une légende », Jean Cléder réinterprète les faits pour imaginer Merckx finalement victorieux.
Même si l’Espagnol Luis Ocana avait déjà mis à mal la fierté du Belge lors du Tour 1971, même si Raymond Poulidor avait commis le même crime de lèse-majesté dans Paris-Nice…
Ce Tour 1975 que Merckx imaginait comme son 6ème. Ce qui l’aurait placé devant Jacques Anquetil et ses 5 maillots jaunes.
Mais l’histoire retient la fin du rêve et le début de la fin pour le champion le plus victorieux de l’histoire un certain 13 juillet 1975 lors de la grimpée vers Pra Loup.
Déjà auteur d’un excellent « Bernard face à Hinault » et d’un étonnant « Eddy Merckx, analyse d’une légende », Jean Cléder réinterprète les faits pour imaginer Merckx finalement victorieux.
Par l’analyse des documents et des récits d’époque, par le visionnage des images TV et par la réflexion autour du mythe, voici une réécriture de l’histoire du sport. Romancée mais finalement crédible. Œuvre de fiction et de friction des faits et des rêves. La mémoire du possible en bandoulière.
Étonnant et détonnant !
Étonnant et détonnant !
Thévenet, le mythe illustré
« Thévenet, le Mythe illustré » par Bernard Thévenet en collaboration avec Jean-Paul Vespini. Mareuil éditions.
Inoubliable tombeur de Merckx lors d’un mémorable Tour de France 1975, figure majeure de l’épopée Peugeot, coureur flamboyant et personnalité attachante, Bernard Thévenet demeure l’un des champions cyclistes les plus aimés par le public français. Sa recette, en dehors de ses formidables capacités athlétiques et de son palmarès d’où émergent deux Tours de France, deux Critérium du Dauphiné, un Tour de Romandie et un titre de Champion de France, elle est simple. Le naturel et la disponibilité.
Pareil champion méritait un beau livre richement illustré. Quelque chose comme l’apologie du cyclisme made in France. C’est désormais chose faite avec le bel ouvrage « Thévenet, le Mythe illustré » que Nanard publie chez Mareuil éditions avec la complicité de notre confrère et ami Jean-Paul Vespini.
Pareil champion méritait un beau livre richement illustré. Quelque chose comme l’apologie du cyclisme made in France. C’est désormais chose faite avec le bel ouvrage « Thévenet, le Mythe illustré » que Nanard publie chez Mareuil éditions avec la complicité de notre confrère et ami Jean-Paul Vespini.
L’occasion de renouer avec une époque folle où pour s’imposer il fallait battre Eddy Merckx, Raymond Poulidor, Joop Zoetemelk, Luis Ocana, Felice Gimondi ou Gianni Motta entre autres.
Vainqueur d’une prestigieuse étape de montagne ( La Mongie) dès sa première participation au Tour de France lors de sa première saison chez les professionnels, aussi à l’aise en montagne que dans les chronos et même sur piste, le petit gars du Guidon ( le lieu-dit où il passa son enfance), champion charismatique mais abordable, Thévenet n’en finit pas de faire rêver les passionnés. Et son « Beau » livre ne fera certainement que renforcer cet attachement populaire.
Outre une riche iconographie, avec des images souvent inédites, on retrouve des interventions amicales et cordiales de Christian Prudhomme, Patrick Chêne, Yves Hézard, Jacques Esclassan et Bernard Bourreau. Signe que Bernard Thévenet demeure à jamais l’un des grands du cyclisme tricolore.
Vainqueur d’une prestigieuse étape de montagne ( La Mongie) dès sa première participation au Tour de France lors de sa première saison chez les professionnels, aussi à l’aise en montagne que dans les chronos et même sur piste, le petit gars du Guidon ( le lieu-dit où il passa son enfance), champion charismatique mais abordable, Thévenet n’en finit pas de faire rêver les passionnés. Et son « Beau » livre ne fera certainement que renforcer cet attachement populaire.
Outre une riche iconographie, avec des images souvent inédites, on retrouve des interventions amicales et cordiales de Christian Prudhomme, Patrick Chêne, Yves Hézard, Jacques Esclassan et Bernard Bourreau. Signe que Bernard Thévenet demeure à jamais l’un des grands du cyclisme tricolore.
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