Édito – Colnago C68
L’éditorial de Salvatore Lombardo
QUELQUE CHOSE DE CAMBIAGO
Ce premier vélo Colnago sans Colnago multiplie à cet effet les signes d’une nouvelle ère. Avec en tout premier lieu l’absence symbolique de la signature d’Ernesto Colnago sur le tube horizontal. Et l’abandon de la technique des raccords au profit de celle du fasciato, les tubes étant désormais assemblés par stratification de nappes de carbone. Rien d’une trahison ! Mais tout d’une évolution ! L’essentiel étant largement préservé, à savoir le souci de la différence et de la performance au service d’un cyclisme élevé au rang de discipline artistique. Et l’affirmation d’une volonté de poursuivre l’avancée vers une autre voie de la modernité.
Le parallèle avec Ferrari est tangible, une fois encore. La 348 prenant la suite de la sublime F40. Le C68 prenant la suite du déjà grand classique C64.
En dépit du départ ou du retrait de leurs illustrissimes fondateurs, les deux marques tiennent leur rang et donnent aux fidèles une nouvelle occasion de rêver en s’adonnant au culte de la marque.
Des marques d’exception nées du rêve révolutionnaire de démiurges géniaux ayant su imaginer et concrétiser bien au-delà des contraintes du marketing et des modes.
Des marques d’exception en forme de monuments. Avec des productions iconiques échappant au rationnel et à la logique industrielle pour ne viser que l’absolu. C’est à dire la victoire. Avec l’incroyable réussite que l’on sait.