Lettre ouverte à Monsieur Michel Callot Président de la Fédération Française de Cyclisme. Monsieur le Président de la FFC, Je viens de lire avec attention votre réponse à la publication de l’article : “Ouragan sur la FFC”. Chacun peut consulter les différents textes et se faire sa propre opinion, cependant je vous fais part de mon indignation à la lecture de votre réponse, et de ma révolte concernant le mode d’élection du Conseil Fédéral.

Vous êtes magicien pour ne trouver “que” quatre mille licenciés en moins depuis le début de votre mandature, quand les chiffres attestent de près de seize mille, dont la moitié cette année après une superbe saison des coureurs français (de 118600 en mars 2017 à 102800 fin juillet 2020 – source FFC). D’un coup de baguette magique vous esquivez les autres sujets : impuissance face au ministère concernant l’usage du vélo pendant le confinement, fantomatique vis à vis d’un écosystème qui génère une importante manne grâce au cyclisme, asphyxie financière de la base, structures inadaptées, modèle sportif devenu obsolète …

Je vous trouve très fort Monsieur le Président en matière de prestidigitation : “Le corps électoral qui désigne les instances dirigeantes est constitué par des représentants des clubs issus des comités départementaux et des comités régionaux FFC” : A vous lire, on croirait presque que ce sont les clubs qui votent : Faux ! D’abord : les “représentants des clubs” ne sont que quelques dizaines pour représenter plusieurs centaines de clubs … Surtout : ceux qui désignent l’instance dirigeante le font en tant que membre du CD et (principalement) du CR, ce sont donc des “grands électeurs”. Ils sont généralement choisis sans appel à candidature et désignés de façon discrétionnaire en toute fin d’AG, donc ce ne sont plus – du tout – les clubs qui votent ! Et au final peu de clubs sont représentés dans ces instances départementales et régionales au sein desquelles les membres élus(es) gèrent l’instance mais ne représentent pas “leur” club.

Pour comparaison avec un processus interne, lequel est lui logique : Les CD et CR sont élus directement par les clubs, chaque club ayant un nombre de voix proportionnel à son nombre de licenciés. De façon libre et démocratique des licenciés membres de “notre” fédération peuvent constituer une LISTE et se présenter aux suffrages pour la direction de ces instances CD et CR, ce qui a pour effet bénéfique de permettre l’expression de la contradiction, voire de la contestation, et de générer une dynamique de projets. De façon libre et démocratique chaque club VOTE, et il peut décider de voter DIRECTEMENT pour la liste qu’il veut. Il arrive que des gouvernances sortantes soient battues, ce qui a pour effet bénéfique de générer le renouvellement s’il est majoritairement souhaité par les clubs.

Déclarer : “je ne refuse pas d’instaurer un dialogue et un débat d’idée”, c’est admettre que votre posture est autoritariste et que le débat n’existe pas, alors qu’un fonctionnement démocratique induit une permanence du débat d’idées – d’ailleurs le mot “idée” étant au singulier, cela en dit long quant à votre disposition au dit débat, et le ton que vous employez marque le rejet de toute potentielle contestation. Monsieur le Président, pourquoi brandir comme paravent que le mode électif a récemment évolué : parce que vous voulez vous protéger, vous craignez d’affronter une opposition ?

Non, la FFC n’est pas “votre” fédération, pourtant vous l’avez verrouillée ; vous pouvez exercer un regard étroit sur le choix des “représentants”, rendant ainsi l’accès à sa gouvernance quasi-inaccessible… Commencez par accepter une confrontation des points de vue, modifiez les statuts afin qu’ils permettent une élection directe par les clubs du Conseil Fédéral, vous en sortirez grandi, encore plus si vous sortez vainqueur face à une éventuelle opposition ; quel qu’il soit, le gagnant pourra encore mieux fédérer, et le FFC gagnera en dynamisme et puissance d’action.

Oui, en l’état, le mode d’élection fédérale est scandaleux ! Monsieur le Président, vous devez changer d’époque, pour servir le cyclisme et permettre LE VRAI débat : “NOUS LES CLUBS” voulons dès la prochaine mandature une élection directe par tous les clubs, et que soit rendue possible la constitution et la candidature de diverses listes au Conseil Fédéral, c’est ce qui s’appelle la démocratie moderne !

Soyez en certain : mon appel sera largement relayé et partagé ! Je vous prie de croire, Monsieur le Président de la FFC, en mes meilleurs sentiments d’espoir dans le nécessaire renouveau pour l’avenir du cyclisme.