La renaissance de Bertin par Mickael Bertin
Le retour d’une belle marque française
Mickael Bertin n’est qu’un lointain parent du fondateur de la marque, l’ancien as de la piste André Bertin. Mais comme son homonyme il est Ecquois. L’un comme l’autre étant natif d’Ecques dans le Pas de Calais. Et s’il ne peut se targuer d’un palmarès aussi fourni que celui d’André, Mickael est animé par la même folle passion du vélo. Et son désir de redonner vie à la marque Bertin n’est pas une lubie mais une volonté. Concrétisée depuis 2016. Soit exactement soixante dix ans après la création de la marque Bertin en 1946.
« Depuis longtemps déjà je déplorais la disparition de ces belles marques françaises de cycles qui ont pourtant largement contribué à l’histoire du sport et de l’industrie. Nordiste, même si je vis désormais en Bretagne, j’étais naturellement attaché à la marque dont je porte le nom. Bertin. Après avoir produit des vélos durant un demi-siècle, la marque était peu à peu devenue le diffuseur en France de Shimano. Puis Shimano créant sa propre filiale française, Bertin n’avait plus de raison de poursuivre son activité. Lorsque j’ai voulu relancer la marque je me suis rendu compte que le nom n’était plus déposé. Et que plus rien n’existait. Alors j’ai redéposé la marque et je me suis lancé avec à l’esprit l’idée force de créer une authentique nouvelle marque tout en étant fidèle aux fondamentaux historiques de Bertin. Notamment l’écoute du client et la qualité des réalisations. C’est ce que les anciens possesseurs de vélos Bertin ressentaient. Nous faisons tout pour que les nouveaux clients Bertin ressentent la même chose. »
Deux modèles en 2017, le C37 et le C75, pas moins de seize modèles aujourd’hui. Sans compter le nouvel e-bike. L’aventure prend belle tournure comme en témoigne le superbe stand Bertin sur les récents Prodays de Paris où Mickael et les siens évoluaient enthousiastes entre les pavillons Colnago et Campagnolo.
« Je travaille en famille avec ma femme et mon fils. Nous sommes fiers de nous retrouver en si belle compagnie. Même si naturellement on ne peut comparer leurs vécus et le nôtre. Mais nous avons dialogué et j’ai apprécié le respect avec lequel ils abordaient la conversation. Évidemment ils avaient auparavant jeté un œil sur notre production. Redoutable honneur. Mais honneur tout de même. Et satisfaction de voir le public, comme les professionnels, réagir favorablement à nos propositions. Ce n’est pas pour rien que notre réseau de revendeurs compte quatre-vingt vélocistes dans toute la France. »
Chez Bertin on a donc choisi le réseau de vente traditionnel plutôt qu’internet. Une fidélité à l’histoire Bertin qui travaillait à l’époque avec plusieurs centaines de magasins de cycles. Et un concept basé sur la proximité avec le client au travers des conseils prodigués par des professionnels. Car chez Bertin la gamme est disponible en sur mesure pour pratiquement tous les modèles. Le client aura le vélo de son choix dans sa taille, sa couleur et avec son montage personnalisé. Les kits cadres sont commercialisés de 1299 euros pour un C31 endurance carbone à 2099 euros pour le nouveau C37. En vedette l’aéro-light à 1799 euros et le sublime C90 en tubes Columbus inox XCR à 3699 euros. Et aussi le C32 Gravel Carbone à 1599 euros. Des tarifs extrêmement serrés si l’on tient compte de la qualité proposée. D’autant que certains cadres sont Made in Italy. Mickael est ainsi très transparent au niveau de la sous-traitance des productions Bertin.
« Notre petite équipe est certes polyvalente et motivée, mais elle ne peut pas tout faire. Surtout à notre niveau d’exigence. Alors nous travaillons avec un bureau d’étude et nous faisons appel pour la fabrication à des sous-traitants partageant nos valeurs. En Asie pour nos cadres en carbone. La différence entre nous et la plupart des grandes marques internationales, c’est que le client final profite des bas coûts de production asiatique. Nos prix n’intègrent pas les millions dépensés en marketing et en équipes professionnelles World Tour. Et nous sommes raisonnables sur les tarifs. »
Présent sur l’ensemble des créneaux du marché, y compris le VTT avec le C29, Bertin avance à marche forcée vers ce que Mickael considère comme le point d’équilibre. Une centaine de vélocistes revendeurs dans les deux à trois années qui viennent. Et une gamme d’une vingtaine de modèles.
« Pour notre développement comme pour nos tarifs nous rêvons raisonnablement. D’autant que notre ambition n’est pas de concurrencer les géants américains ou taiwanais. Nous voulons simplement vivre de notre passion eu œuvrant sincèrement pour tous ces cyclos qui constituent le prolongement de notre famille. Imagination, présence, performance, qualité, fiabilité. Voilà nos priorités. Voilà ce que nous sommes. »