Bertin E-10

par | Oct 10, 2019 | Top Power

Depuis le renouveau de la marque Bertin, la sortie de nouveaux modèles s’enchaîne. Dernier en date, un vélo de route électrique à moteur Polini. Un de plus ? Absolument pas, car Bertin fait construire son cadre en Italie afin d’optimiser sa géométrie et sa qualité de fabrication.
Un vélo unique en son genre qui vaut le détour !

La puissance à l’état pur

Le nombre de vélos électrique sur la marché est incalculable. Désormais chaque marque dispose de son ou ses modèles. Certaines proposent même plusieurs types de moteurs suivant le type de vélo. Mais il y a bien un point commun entre toutes ces machines : le poids et leur incapacité à s’affranchir complètement du moteur. Si on tombe en panne de batterie, inutile de continuer, il faut se traîner à la maison.
C’est fort de ce constat que Bertin a choisi de faire fabriquer son cadre aluminium en Italie, pour pouvoir lui donner un comportement et une géométrie lui permettant de na pas être un « camion ».

Un très beau cadre associé à un moteur de course

Les lignes du cadres sont modernes et aériennes. À première vue le Bertin en impose déjà. Sportif assurément. Son arrière très compact participe pour beaucoup à ce ressenti.
Les soudures sont belles. Très belles même. Un beau travail de fabrication réalisé en Italie, ce qui est assurément unique dans le monde des vélos électriques. La majorité des constructeurs fabriquant leurs cadres en Asie, alors imaginez les vélos électriques ! Un point qui mérite d’être salué sur le Bertin.

Un vélo esthétique et parfaitement équilibré. Le moteur s’intègre bien, comme la batterie. Bertin a choisi d’équiper son E-10 du moteur Polini. Ici le moteur est capable de développer jusqu’à 500 watts et 70 Nm de couple. Rendez-vous compte, c’est le couple que développe le moteur d’une petite citadine ! Et il est ici disponible immédiatement, moteur électrique oblige. Dès lors quasiment plus besoin de changer de vitesse…
Un moteur annoncé à 2,8 kg et associé à une batterie de 2,6 kg. Évidemment la législation française bride la vitesse maximale à 25 km/h, mais un débridante est possible, comme vous pourrez le lire plus bas…

La peinture comme le montage sont entièrement personnalisables, et il serait dommage de vous en passer. Tout est possible, une histoire de goût et de coût.

Moteur Polini oblige, l’interface est celle de la marque italienne. Rien à dire, c’est simple d’usage et les informations sont très claires. Changer de mode d’assistance est très facile. Le compteur indique l’autonomie restante, le mode d’assistance, la vitesse instantanée, le kilométrage total, le kilométrage de la sortie, etc… Un vrai ordinateur de bord !
La recharge de la batterie se fait via une prise à-côté du boîtier de pédalier. Pour ceux qui habitent en appartement où qui n’ont pas de prise électrique à proximité de leur vélo, il est possible de détacher la batterie et de l’emmener avec soi.

Montage au choix

La marque Bertin laisse le choix du montage. Du 105 au Dura-Ace, le groupe Ultegra est un juste milieu. Le gain de poids n’est pas la priorité (200 grammes sur un vélo de 14 kg), c’est le fonctionnement et la robustesse qui l’emportent. Et l’Ultegra est normalement apte à supporter les pires traitements, surtout dans sa version mécanique. Le freinage est évidemment à disques de 160 mm.
Les composants Deda 35 associent bonne ergonomie et fiabilité, comme toujours. La tige de selle droite KCNC en impose. De diamètre important (31,8 mm), elle devrait se montrer assez dure concernant le confort, un point à vérifier sur un cadre aluminium déjà rigide à la base.
Les roues sont des modèles maison équipées de pneus Mavic Tubeless de 28 mm. Nous avions déjà testé leurs sœurs à freinage patins il y a quelque mois et leur rigidité nous avait convaincu. Elles ont fort à faire sur le E-10 !

Plein gaz !

Notre vélo d’essai est pleinement débridé. Hors la loi, mais c’est pourtant ce que font une majorité d’utilisateurs. Car il faut avouer qu’essayer un vélo électrique bridé à 25 km/h ne fait ressortir pratiquement aucune différence entre les différents systèmes. On butte contre la limitation, rendant toute progression au-delà de cette vitesse difficile. Le zéro du comportement si vous voulez.

Donc nous avons souhaité tirer un maximum parti des capacités du moteur Polini et du châssis Bertin E-10. Évidemment nous ne pouvons vous conseiller de faire débrider votre vélo électrique. À vos risques et périls !

Le comportement à basse vitesse s’apparente vraiment à celui d’un vélo classique. La géométrie ne change que très peu par rapport à un modèle classique à disque. Seul le poids vous rappelle qu’il s’agit d’un vélo un peu spécial.
Moteur éteint depuis quelques centaines de mètres je rattrape un groupe et me laisse glisser, dans les roues. Personne ne remarque que j’ai un vélo électrique, et mes jambes non plus ne crient pas douleur. Une fois lancé le comportement est tout à fait acceptable, bien aidé il est vrai par les excellentes roues carbone qui équipent notre vélo.

Allez, je passe en mode d’assistance maximale et j’appuie sur le bouton des phares qui enlève la bride. La fusée se met en route et je passe à une vitesse d’environ 60 km/h, instantanément. J’imagine encore l’étonnement du groupe de cyclistes…
Le Bertin semble pouvoir soutenir cette vitesse infiniment, et même lorsque la pente s’accentue je ne descends jamais sous les 40 km/h. Le couple du moteur Polini est impressionnant.

Il faut par-contre faire très attention lors du changement de vitesse. La marque m’a indiqué avoir fait une mise à jour du logiciel de gestion du moteur pour estomper le couple lors du changement de vitesse, mais ça reste quand même assez brutal. Les dérailleurs sont poussés dans leurs retranchements lorsqu’on change de vitesse ou de plateau et que le couple maximal est appliqué. De quoi faire sauter la chaine si on ne fait pas attention, ou carrément casser une dent !

À 60 km/h tout évolue très vite. Il faut rester concentré sur les trous de la chaussée et les bords de la route. Comme si on roule à plus de 200 en voiture, la concentration requise est maximale. Je constate que le cadre encaisse cette puissance sans broncher.
Le freinage requiert par contre une grosse anticipation, même avec un système à disques et étriers hydrauliques on se rend compte qu’il faut beaucoup plus de temps pour s’arrêter (ou ralentir) à 60 qu’à 40 km/h.

Le confort est …viril. L’association d’un cadre aluminium très rigide et d’une tige de selle droite ne font pas de miracles, mais c’est moins dur que je ne le pensais. L’usage ne pneus plus gros, des 32 mm pourrait certainement améliorer ce point.

L’autonomie est surprenante ! Je pensais qu’avec le moteur débridé à son maximum elle allait fondre très rapidement mais il n’en est rien. Largement de quoi parcourir 60 km en tirant toujours à bloc sur le moteur. Ce qui n’arrivera pratiquement jamais, dès lors on peut tabler sur au moins 80 km en usage très rapide et largement plus de 100 km en roulant plus cool.

F1 sur deux roues

La puissance du moteur Polini pleinement débridé est démentielle. À ne pas mettre entre toutes les mains, car maîtriser un vélo à 60 km/h requiert quelques notions de pilotage. Le freinage disque est obligatoire et les disques de 160 mn sont ici un minimum pour ralentir efficacement la machine à pleine vitesse. Si vous vous sentez capable de piloter un tel engin lâchez vous car les sensations qu’il offre sont incroyables. Les côtes sont effacés et plus aucun obstacle ne peut vous ralentir. Rouler plus vite qu’un pro ? C’est tout à fait possible !
Et pour ceux qui envisagent l’achat d’un vélo électrique, débridé ou non, ce Bertin est tout à fait à conseiller. Ne serais-ce que par la qualité de son cadre, puis de son moteur !

Bertin E-10

Fiche technique

Cadre Aluminium Dedacciai, fabriqué en Italie
Fourche Carbone UD
Groupe Shimano Ultegra Disc
Roues Bertin carbone
Pneus Mavic Tubeless 28 mm
Cintre Deda 35
Potence Deda 35
Tige de selle et selle KCNC aluminium 31,8mm et Selle Prologo

Tenue Louison Bobet
Chaussures Gaerne
Casque Kask

Tarif

5500 €
Poids 14 kg

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