La FFC met fin à la limitation des braquets pour les jeunes

par | Déc 2, 2021 | Editos

Terminé le casse-tête de la limitation des braquets pours les jeunes coureurs des catégories minimes (filles) et cadets. Ainsi en a décidé la Fédération Française de Cyclisme, cette FFC tant décriée dont on attendait tout autre chose en guise de révolution culturelle. Par exemple un juste retour financier aux clubs de la manne nationale largement récoltée par leurs soins. Ou encore une atténuation des droits d’organisation. Voire même une authentique politique de sensibilisation et de détection des futurs talents par d’autres canaux que ceux abscons et le plus souvent clientélistes des conseillers fédéraux.

Et bien non ! Voici venue la fin de la limitation des braquets pour les jeunes. C’est à dire la fin de la protection des jeunes athlètes face aux dérives autrefois constatées. Avec comme exemple navrant le prodige et prodigue Bernard Guyot dont les ailes de grand rouleur furent rognées à jamais par l’usage excessif de développement démesurés.
Jusqu’à présent les minimes se voyaient imposer un développement maximum de 7m01, les cadets de 7m62. Contre 6m20 et 6m94 en Italie.

Désormais, à l’encontre de l’opinion généralement professée par le milieu médical sportif, les minimes (filles) et les cadets pourront utiliser des braquets de leur choix.
Selon le docteur Philippe Favier, spécialiste de médecine sportive, il faut tirer la sonnette d’alarme.

« Chez les jeunes sportifs, notamment les gymnastes et les cyclistes, l’excès d’entrainement en puissance peut être fortement dommageable. Notamment sur la croissance. Avec des problèmes de squelette et des perturbations hormonales. Pour ma part je préconise la prudence. »

Le docteur Favier rejoint les experts qui considèrent comme prioritaire la préservation du physique des jeunes coureurs alors qu’ils sont en pleine croissance. Selon eux, l’usage de grands braquets avec des efforts musculaires inconsidérés est dangereux et contreproductif avec des risques sérieux de déséquilibre biochimique et physiologique. Et des conséquences potentiellement graves pour les cartilages, les tendons, l’ossature et la colonne vertébrale.
Évidemment certains évoqueront la simplification technique ainsi apportée à la pratique des jeunes. Avec les difficultés que l’on connaît pour trouver des cassettes et des plateaux ad hoc chez les constructeurs, et notamment chez Campagnolo.
D’autres parleront de faciliter l’organisation des épreuves jeunes avec la fin des fastidieux contrôles de braquets avant le départ. Contrôle pas toujours effectués…hélas.
Tout cela est vrai. Mais l’avenir santé des jeunes n’est-il pas prioritaire ? Et les meilleurs n’ont-ils pas toujours fait la différence en dépit des limitations de braquets ?
En vérité la nouvelle mesure prise par la FFC apparaît comme étonnante et inquiétante. Digne d’une fédération vivant globalement hors sol, dans un monde parallèle digne d’un mauvais roman métaphysique.

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