La E-One Carbon 30 est la paire la plus légère au catalogue d’Asterion. Nous avons choisi de vous présenter sa version à freinage patins et boyaux dont la masse est de 1082 grammes. Une masse qui fait rêver à l’heure du freinage disque et des roues à 1500 grammes. Alors si des roues proches du kilo ne sont pas une nouveauté en soi, le rendement est-il d’actualité ?

On le sait bien aujourd’hui, alléger une roue n’est pas forcément le meilleur moyen de gagner en performance. D’ailleurs la majorité des « nouvelles » roues tournent entre 1300 et 1500 grammes. Une masse déjà atteinte par la plupart des roues en carbone depuis 15 ans ! Mais en 15 ans les jantes se sont élargies, les roues freinent grâce à un disque placé sur le moyeu et elles sont sans chambre à air, Tubeless.
Tout cela a contribué à augmenter une masse que les fabricants ont mis des années à abaisser.
Alors on nous vend de la performance, des watts et des secondes gagnées. Pourtant quand les sensations parlent, la roue à boyau a toujours un haut coefficient d’amour.
En vous présentant l’Asterion E-One 30 mm nous avons délibérément choisi de vous faire partager l’essai d’une paire de roues fabriquées en France dont la masse minimale et la construction aboutie garantissent une haute efficacité. Oui !

La roue basse à boyau n’a pas dit son dernier mot

Et pourtant nous sommes persuadés que la roue à freinage disque et pneumatique Tubeless représente l’avenir commercial et marketing pour les fabricants et les pratiquants.
Soyons clair, aujourd’hui la jante basse à boyau représente plus un état d’esprit passé que futur. Pourtant, pour certains passionnés, dont nous faisons évidemment partie, la roue basse (- de 35 mm) à boyaux représente un idéal de beauté et de rendement. De sensations aussi, car les sensations que procurent de telles roues sont indéfinissables.
Il faut essayer pour comprendre.

Des composants choisis avec soin

C’est sur ce point qu’Asterion s’est toujours distingué. Car Asterion n’est pas un assembleur, mais réellement un constructeur. C’est ce qui fait toute la différence. Les moyeux sont conçus pour fonctionner avec les rayons et les jantes. Des jantes construites spécifiquement pour Asterion et spécifiques à chaque modèle, suivant le type d’usage que vous en ferez. Ainsi vous avez plusieurs versions de la paire de roues de montagne 30 mm, chacune ayant une jante différente selon votre usage et votre portefeuille.
Vous l’aurez noté, la jante est assez large. Et les 26 mm mesurés placent d’emblée ces roues dans la catégorie des roues modernes. Ensuite Asterion a choisi de différencier la jante avant de la jante arrière. Avec respectivement 30 et 35 mm de hauteur, ce qui laisse augurer un comportement agréable sur le plat.

Les rayons sont des Sapim Cx-Ray. Référence des rayons inox qu’on retrouve chez la plupart des concurrents. Une valeur sure qui contient la masse en mouvement et offre une fiabilité et une rigidité sans faille. On pourrait encore gagner du poids à ce niveau, mais au détriment du rendement et de la durabilité.

Les moyeux Aivee Edition One sont eux aussi fabriqués en France et se retrouvent exclusivement sur les roues Asterion les plus haut de gamme. Notre paire d’essai est en plus dotée de roulements céramique, en option. Des moyeux dont la fiabilité ne souffre d’aucun problème et dont la fluidité est une des qualités premières.

Montage en France

Comme de coutume chez Asterion, tout le montage est entièrement réalisé à Charly (69) dans les ateliers de la marque. Inutile de vous répéter que la tension des rayons est parfaitement équilibrée et que la fiabilité sera au rendez-vous.
Un montage incroyablement rodé que nous avons pu observer à de nombreuses reprises et même filmer lors de notre visite sur le stand Asterion lors du salon Velofollies où des roues étaient montées sur place.

Sur la route

Équipées de superbes boyaux Vittoria Corsa Speed 2.0 de 25 mm, la jante est bien large. Vue de dessus, elle dépasse très légèrement du boyau Vittoria qui taille étroit.
Prenant la place de Bora Ultra 35 à boyaux sur notre Victoire Cento, elles allègent le vélo de presque 100 grammes. Tout de même conséquent à ce niveau de poids, très bas.

Les roulements céramique des moyeux sont très fluides. Par rapport aux CULT des Bora je ne ressens pas de résistance supplémentaire à basse vitesse, c’est dire ! C’est d’ailleurs à basse vitesse que je profite du confort offert pas les boyaux. Aucun Tubeless n’offre cette sensation, c’est un fait. Et sur un vélo acier comme le Cento, l’ensemble est très cohérent.

J’accélère le rythme sur le plat. Un terrain pour lequel les E-One 30 n’ont pas été conçues. Pourtant elle se défendent plutôt bien et se montrent faciles à relancer. Au-dessus de 40 km/h elles ne filent pas comme certaines roues plus profilées (à la hauteur de jante plus élevée) mais elles ont pour elles la précision et la facilité de pilotage. La sensibilité au vent latéral est nulle et rouler en groupe se fait très naturellement.

J’attendais beaucoup de ces roues en montagne et je n’ai pas été déçu.
Premièrement la légèreté se ressent, évidemment. Surtout quand les pourcentages sont élevés. Je dirais même que plus les pourcentages sont élevés, plus la facilité se ressent.
Je ne suis pas arrivé à mettre la rigidité en défaut et pour comparer, les Asterion me semblent bien plus vives et réactives que des Lightweight Meilenstein Obermayer.
Ensuite, en roulant au train avec du gros braquet elles m’emmènent en me faisant bénéficier d’une inertie inattendue.
Je relance l’allure en me mettant en danseuse. Les boyaux chuintent. La réactivité m’impressionne. Si les longues ascensions sont évidemment leur terrain favori, même dans les raidillons qui se passent à l’injection elles font le job.

Dans les descentes le freinage est très efficace. La nouvelle piste de freinage carbone-basalt offre une puissance accrue, bien perceptible. Un freinage d’ailleurs souvent en point faible sur les jantes à patins très légères. Ça n’est pas le cas ici et je suis pleinement en confiance.
Une confiance renouvelée à pleine vitesse. Même à plus de 80 km/h rien ne bouge ou ne flotte. Le vélo reste un rail.

Des sensations presque disparues…

Rouler sur les Asterion E-One Carbon 30 mm procure des sensations qui ont presque disparu.
Sentir tout ce qui se passe entre le vélo et l’asphalte, bénéficier d’un train roulant facile qui virevolte à chaque coup de pédale procure un immense plaisir.
Et lorsque la route s’élève, il n’y a rien de plus facile. Oubliez les dernières roues disques à pneus Tubeless qui sont des déménageurs à côté de ces Asterion qui se comportent comme des danseuses étoiles.
Dans certains cas l’ancien monde n’est pas si dépassé que ça…

Poids : 1082 grammes
Hauteur Jante : 30 mm avant et 35 mm arrière
Largeur jante : Externe 26mm et interne 19 mm
Moyeux : aluminium 707 usiné, Aivee EDA à roulements céramique optionnels
Rayons : acier, Sapim CX-Ray
Tarif : 1999 euros la paire (1799 euros sans roulements céramique)