Le tour de Jean-Paul Ollivier
Voilà que le désormais légendaire « Polo la science » ne nous offre rien moins qu’une incroyable bible des étapes et des lieux de la plus célèbre course au Monde. Une fabuleuse itinérance entre villes et villages. 632 pages d’histoire, de géographie et de sport.
La France des villes et des villages
Il nous l’avait annoncé il y a quelques mois lors d’un mémorable diner à l’Anicia Bistrot de l’ami François Gagnaire, « J’ai un grand projet en cours. Quelque chose comme le tour du Tour de France. Un livre immense. Des centaines de pages et des milliers de récits et d’anecdotes. »
Connaissant notre Jean-Paul, déjà auteur d’une bonne centaine d’ouvrages de cyclisme et de sport, il n’y avait pas vraiment de quoi s’étonner. Sauf qu’il parlait d’un livre immense de plusieurs centaines de pages. Gageure ? Ultime défi d’un immense journaliste sportif ayant dédié sa vie au Tour de France ? Vantardise de vieux saltimbanque TV ?
Rien de tout cela évidemment. Car « Polo la science » vient encore de frapper fort en publiant chez Louis de Mareuil un ouvrage destiné à faire date dans la vaste littérature du cyclisme.
Son « Tour de France des villes et des villages » compte donc plus de 600 pages pour dérouler d’un bloc la totalité des lieux qui font, feront et ont fait la légende du Tour.
De Bellegarde-sur-Valserine à Pontoise, mais aussi de l’Allemagne à la Suisse et de l’Italie à Andorre ou Monaco, voilà restitués avec moult anecdotes et récits le panorama géo-historique d’une course ayant depuis toujours donné au cyclisme la dimension d’une épopée.
Classés par département, les villes et villages s’égrènent au fil des pages picaresques et des exploits des champions. On découvre ainsi la singularité de Bourg en Bresse, on apprend que Saint-Quentin est la ville natale du peintre de la lumière, Maurice Quentin de La Tour, que Briançon a reçu le Tour dès 1922, que Le Puy de Dôme a été escaladé pour la première fois en 1952 avec comme vainqueur le Campionissimo Fausto Coppi, que le Mont Revard a été en 1972 le cadre de l’une des plus belles victoires du « Druide » Cyrille Guimard, que l’ Izoard était le col favori de Louison Bobet qui aura le bonheur et la surprise de voir au bord de la route, dans la traversée de la Casse déserte, un touriste nommé Coppi l’encourager en compagnie de la mystérieuse Dame Blanche, que Brignoles, cité des Comtes de Provence, verra la première victoire de Mark Cavendish, que le Col de l’Ange, cher aux cyclos marseillais, était le lieux ou sévissait le fameux brigand Gaspard de Besse, ou encore que Mourenx Ville Nouvelle verra l’un des plus grands exploits du « Cannibale » Eddy Merckx en 1969.
En exergue naturellement, la sublime ville de Nice, départ du Tour 2020 et capitale de la Côte d’Azur. Jean-Paul évoque la célèbre Promenade des Anglais, cadre de tant d’étapes, mais aussi l’attachement de la ville natale de Garibaldi au cyclisme. Avec une première arrivée du Tour en 1906 avec la victoire de René Pottier. Et l’exploit retentissant de Bernard Hinault en 1981. Le « Blaireau » remportant le prologue de 5850 mètres tracé sur la Promenade des Anglais à 51,572 km/h de moyenne.
Absolument passionnant, décidément exceptionnel, le nouveau livre de Jean-Paul Ollivier est un hymne à la France et au Tour.