Le groupe Campagnolo EKAR à l’essai

par | Sep 24, 2020 | Les essais, Matériel

Près de trois semaines d’essais intensifs avant le lancement officiel du groupe nous ont permis de nous faire une idée réelle sur le nouveau groupe Ekar, sur son fonctionnement, son ergonomie et sa capacité à supporter tous les (surtout très mauvais) traitements.

Pour tout vous dire, je n’y suis pas allé de main morte ! Brutalisé, maltraité, j’ai fait subir à ce nouveau groupe les pires traitements possibles pour voir ce qu’il avait dans le ventre. Des traitements que, je pense, aucun acheteur n’osera infliger en connaissance de cause, après avoir acheté (et payé) son groupe. Et malgré ces mauvais traitements, je renvoie à Campagnolo un groupe en parfait état de marche !

Le fonctionnement et les sensations

Je retrouve tout de suite mes marques sur les leviers de la marque à la nuance près que les leviers Ekar sont encore plus précis dans les sensations qu’ils distillent grâce aux évolutions de matériaux et de forme. Les détracteurs des Ergopower ont souvent reproché à Campagnolo son bouton de descente des vitesses, cette nouvelle forme leur permettra d’être satisfait en facilitant grandement le changement lorsqu’on a les mains en bas. On imagine que Campagnolo adoptera dans le futur ce nouveau bouton sur ses groupes route ! Ceux d’entre vous qui sont passé aux groupes électriques reprochaient aussi aux groupes mécaniques la force nécessaire à appliquer sur le levier lors du changement de vitesse. Avec le Ekar, Campagnolo a énormément réduit cette force nécessaire, en diminuant encore la friction de la câblerie et en adoptant un nouveau mécanisme qui applique plus de force sur le dérailleur. L’évolution est immédiatement perceptible et aucun groupe mécanique ne m’a jamais semblé aussi fluide.

Le changement de vitesse s’effectue donc dans une fluidité énorme, digne des groupes électriques. La cassette 9-42 qui équipe mon vélo d’essai (Specialized Diverge S-Works) m’a permis d’affronter tous types de parcours, sans jamais manquer de développement. Même le pignon de 9 dents ne fait pas sentir qu’il est très petit, certainement grâce aux grandes roulettes du dérailleur arrière qui permettent de conserver une bonne fluidité de pédalage. Lors de changements en plein effort la chaine ne craque pas et la transmission ne se montre pas bruyante. Un changement de vitesse qui m’a paru efficace et rapide, que je sois en haut ou en bas de la cassette. La stabilité du réglage fait un grand bond en avant. Je n’ai eu à retoucher le réglage du dérailleur qu’une seule fois après une chute où j’ai légèrement tordu la patte de dérailleur. Après redressage et une légère retouche de la tension du câble, j’ai retrouvé le fonctionnement parfait d’origine.

La capacité à supporter la saleté, l’eau, le sable et la boue

Campagnolo a réalisé un travail sur la qualité des câbles et gaine que je juge exceptionnel. Même après avoir roulé sous la pluie et dans le sable, et après avoir laissé le vélo « reposer » quelques jours, le temps que l’oxidation fasse son travail, je n’ai pas ressenti de difficulté ou de manque de précision dans le changement de vitesse. Même chose concernant la force à appliquer sur le levier, elle reste toujours la même, assurant un changement en souplesse. Les roulements sont restés fluides et la chaine reste propre assez longtemps. Après un nettoyage sommaire, le groupe retrouve son aspect neuf et n’est pas marqué par ces mauvais traitements.

Le freinage

Les nouveaux étriers donnent des sensations légèrement différentes de ce qu’on connaissait jusqu’à présent sur la route. Comme si le temps de réaction était diminué tout en rendant le freinage effectif moins brutal et plus progressif, plus facilement dosable. Plus précis est en fait le mot qui convient le mieux pour définir cette sensation. Le système Campagnolo étant particulièrement bien conçu (aimants de rappel pour les plaquettes), on n’entend jamais les plaquettes lécher le disque. Seul bruit se faisant entendre, lorsqu’on roule sous la pluie ou qu’on traverse un cours d’eau ou de grosses flaques, le temps que le disque sèche (2 ou 3 secondes). Ce qui n’altère pas la consistance du freinage qui reste identique quel que soit le temps ou les conditions.

Le meilleur groupe Gravel ?

Avec son GRX, Shimano avait frappé très fort et ce n’est pas pour rien que nous avions élu le groupe Gravel du nippon Shimano « Groupe de l’année ». Mais le Ekar de Campagnolo enfonce le clou en offrant une bien meilleure ergonomie, une résistance aux mauvais traitements au moins égale et un fonctionnement plus doux, plus précis et plus souple. Une qualité de fonctionnement perceptible notamment dans les très mauvaises conditions, lorsque les composants sont sales, c’est bien là que le Campagnolo tire son épingle du jeu, donnant le sentiment que les vitesses passent toujours de la même manière et donnant une assurance certaine qu’il ne peut arriver aucun incident. On peut ajouter à cela la très large gamme de développements offerte par Campagnolo, qui permettra d’utiliser l’Ekar qu’on soit débutant en usage Gravel (plateau de 38 et cassette 10-44) ou confirmé en usage endurance (plateau de 44, cassette 9-36). Alors oui, Campagnolo dépasse le maître Shimano et le Ekar est bien le groupe Gravel ultime à l’heure actuelle !
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