Specialized Roubaix S-Works
Roubaix for ever
Le Roubaix c’est un vélo dur au mal. Une machine d’esthètes qui n’hésitent pas à affronter les conditions et les terrains les plus difficiles pour faire une sortie en vélo. J’en connais quelques-uns, qui roulent d’ailleurs en Roubaix… Et si le Tarmac est une machine de Dandy, le Roubaix est un dur un vrai. Son nom l’indique, il a été expressément conçu pour rouler sur les pavés de l’enfer du nord. Mais pas seulement. Il se destine aussi à épargner celui qui le chevauche. L’épargner des chocs et des vibrations. Bref de tous les aléas de la route dans un seul but, arriver le plus frais possible à la maison.
S-Works, le top du top !
L’équipement de notre version S-Works est irréprochable. En combinant ce qui se fait de mieux et en proposant des composants de position spécifiques et justement conçus, Specialized parvient à proposer un ensemble convaincant et hyper performant.
Autre point de contact essentiel, l’assise. La tige de selle est l’élément qui, en étant en faisant le point de contact entre le cadre et la selle, dissipera une grande majorité des vibrations. La Cobl Gobl-R intégre un insert Zertz qui autorise une déformation verticale. On est comme suspendu sur le route. Couplé à la fixation spécifique tu tube de selle sur le cadre, vous voilà paré.
Nos vélos d’essais étaient équipés de la selle Phenom. Ses bords extérieurs sont dotés d’une matière déformable qui s’adapte à la morphologie du cycliste. Pour ma part je préfère la Power ARC, qui m’est plus adaptée. D’où l’intérêt de passer par une étude posturale ! Bref, il n’y a pas de science exacte pour les selles, mais la gamme Specialized étant fournie vous devriez trouver celle qui vous correspond.
Il survole la route dans tous les sens du terme
La prise en main du vélo me change et me déstabilise. Habitué à être assez bas de l’avant, voilà que le Roubaix me redresse. La douille de direction semble basse mais le cintre Hover Drop change complètement la perception du vélo. Ça n’est pas déplaisant. Je n’avais pas d’inquiétude concernant la suspension Future Shock que j’avais pu tester l’année dernière sur un Diverge. Ici le tarage est plus dur, adapté à un usage routier. Bonne chose, le poste de pilotage garde toute sa précision, même à haute vitesse. Aucun flottement ne se fait sentir. En relance la suspension ne pénalise pas. Elle ne s’écrase pas comme pourrait le faire une suspension de VTT. Le système agit lorsqu’on roule sur un trou. C’est bien perceptible au passage des dos-d’âne. Mais en relance rien à dire ! Sur le plat rien ne semble pouvoir arrêter le vélo. Les trous, les saignées, tout est avalé.
Pas de surprises en descente où le Roubaix se montre impérial. Plus la route est mauvaise et plus on passe en confiance. Là où je dois freiner avec un vélo classique, je peux passer sans crainte avec le Roubaix. C’est bel et bien son terrain de prédilection. Il absorbe tout, sereinement. Après notre premier essai, nous avons monté à la place des pneumatiques Turbo Cotton 28mm des mêmes modèles mais en 24 mm. La différence de largeur de section est perceptible tandis que la perte en confort marginale. C’est surtout en montée que se fera la différence avec une sensation d’aisance et de légèreté accrue. En descente la tenue de route est à peine moins bonne. Bref tout bon ! Pour ma part je choisis le 24 mm pour tous les jours et garde le 28 mm de côté pour la pluie ou les routes vraiment défoncées.
Quelle efficacité !
Moi qui voyait en le Tarmac un des meilleurs vélos du monde, pensant, voir dédaignant cette catégorie de vélo, je suis bluffé. Bluffé par l’aisance et la facilité de pédalage que procure le Roubaix S-Works. Si vous n’êtes pas un coureur et que vous ne cherchez pas constamment vos limites, il y a de fortes chances que le Roubaix vous contente plus qu’un Tarmac. Prendre le départ de cyclosportives ne lui posera aucun problème, pas plus que de vous emmener sur les pentes escarpées de l’Alpe d’Huez. Specialized a conçu un vélo à la hauteur en toute circonstance, pour 90% des cyclistes. J’ai souvent écrit que les vélos d’endurance manquaient de réactivité et étaient trop paresseux. Dans ce même numéro de Top Vélo j’essaie le Victoire acier inox qui me contente bien plus. Ce Roubaix est de la même veine, celle des vélos résolument modernes qui savent tout faire. Une vraie réussite, parole d’un ancien coureur !
Sur le circuit d’essai Top Vélo
Je n’ai pas l’habitude d’effectuer le circuit d’essai avec des vélos d’endurance qui font la part belle au confort. Il faut dire que la côte de Venasque et ses plus de 15% mettent à mal ce type de machines. Mais le Roubaix est différent…
Le cintre qui rehausse la direction permet un pilotage résolument plus confortable. Mais ce qui m’intéresse sur le circuit d’essai c’est la performance d’un vélo. Et le cintre du Roubaix permet justement de passer à la position « mains en bas » efficacement, sans trop se contorsionner. Combien de cyclistes voit-on encore qui ne mettent jamais les mains en bas ? Posez-vous la question…
Je termine le circuit d’essai par la dernière descente, sans aucun freinage. Je me lâche complètement, la stabilité est bluffante. Je pourrais me sentir aux commandes d’une moto tant je suis en confiance. Et si on ajoutait un moteur au Roubaix ?
Roues : Roval CLX 32mm Disc
Poids : 7,1 kg Tarif : 10 499 euros