Le Xelius SL vient d’évoluer avec un tout nouveau modèle. Ce cadre utilisé dans sa version la plus haut de gamme (Ultimate) par l’équipe FDJ combine facilité d’utilisation, confort et rendement de haut niveau. Sérieusement revu, allégé, rigidifié et parfaitement adapté au freinage disques, le Xelius SL ne s’est jamais montré autant à la page.

Le Xelius SL 2019, un cadre totalement renouvelé

Chez Lapierre, le Xelius SL est la véritable machine multitâche. Capable d’emmener à la victoire un Pinot (dans sa version Ultimate) ou de contenter le cyclosportif du dimanche qui a vibré devant sa TV et voulait s’offrir le vélo de Thibaut, il fait partie des cadres haut de gamme capables d’emmener un large panel de cyclistes sur tous les terrains.

Plus aérodynamique, plus léger, plus rigide. À chaque sortie d’un nouveau modèle, on nous répète la même chose, et Lapierre ne faillit pas à cela. Depuis la sortie du premier Xelius en 2010, ce ne sont pas moins de trois modèles qui se sont succédé. Cette quatrième version du cadre phare de la marque ne s’en cache pas, elle vise le haut du panier en termes d’efficacité et de rendement.

Pour cela la forme globale du cadre évolue. Si de loin on pourrait confondre le nouveau modèle et ses devanciers, de près il n’en est rien. Tout évolue. Du serrage de selle à la fourche en passant par les bases, haubans, la douille de direction et au final, de tous les tubes. Lapierre annonce fièrement que 300 pièces de carbone sont nécessaires pour assembler un cadre Xelius, comme la concurrence, donc.

Reprenant les formes de tubes NACA et KAMMTAIL déjà adoptés sur l’Aircode SL, le Xelius démontre qu’un vélo de montagne peut aussi être aérodynamique et qu’il faut être très rapide sur tous les terrains. Surtout qu’on sait très bien aujourd’hui qu’à partir de 20km/h, la résistance de l’air est un frein conséquent à l’avancement du couple cycliste-vélo, même dans les forts pourcentages…

Toujours côté aéro, le capot du roulement supérieur de direction se trouve intégré à la ligne du cadre, le serrage de selle sous un petit cache et le passage des gaines revu en profondeur.

Évidemment le coefficient de pénétration dans l’air ne fait pas tout (ce serait trop simple) et un bon vélo est la somme d’éléments divers comme la rigidité ou le confort. En parlant de rigidité, Lapierre a beaucoup travaillé sur la chose. Si le rapport poids-rigidité est très important, notre Xelius SL est affiché en grade B à 970 grammes. Pour information, deux versions du Xelius existent. Celui utilisé par les pros, baptisé Ultimate et qui n’est disponible à la vente qu’en kit-cadre, et le grade B (oui, le nom ne fait pas très envie !), moins exclusif mais pas moins haut de gamme, il illustre cet article et se vend sous la forme d’un vélo complet.

Pourquoi cette différenciation ? Simplement car nous ne sommes pas tous Pinot, donc les valeurs de rigidité requises ne sont pas les mêmes. Inutile de rouler sur un vélo de pro si on n’est pas en mesure de l’emmener. Côté ligne en revanche, c’est le même. Et si vraiment vous souhaitez rouler sur un vélo identique aux pros, il vous reste l’achat du kit-cadre. J’insiste sur le fait que le grade B n’est pas un cadre au rabais, simplement il vise un comportement différent, résolument plus accessible que l’Ultimate.

Une rigidité en légère hausse et un poids en baisse qui induisent de facto un rapport poids-rigidité amélioré et donc une meilleure efficacité. Cela sera surtout perceptible dans les montées. Trois types de fibres de carbone sont utilisés : 24, 30 et 40 T. Sur l’Ultimate, de la 60 T (plus rigide et plus dure) est ajoutée à certains endroits, également de la 80 T à très haut module, ainsi qu’une construction monocoque pour le triangle avant.

Le freinage est toujours de type Direct-Mount à l’avant (avec une intégration de l’étrier encore plus poussée) et classique à l’arrière. Côté fourche, Lapierre l’annonce à 334 grammes pivot non coupé, ce qui est très léger, et elle partage la même fibre que le cadre.

C’est aussi l’arrivée d’un roulement inférieur de 1 pouce 1/5, légèrement plus petit que le traditionnel 1 pouce1/2. La rigidité à cet endroit a été jugée suffisante, c’est surtout l’occasion d’optimiser l’écoulement de l’air. La tenue de route en descente est aussi annoncée comme supérieure avec un meilleur contrôle du vélo et un retour d’information amélioré.

La géométrie évolue et devient plus agressive avec des douilles de direction rabaissées et raccourcies d’un centimètre. Certainement une demande des coureurs, n’oublions pas que le Xelius est un pur vélo de course ! Côté design, ce nouveau cru reste fidèle à l’image de Lapierre, on aime ou on n’aime pas. Personne n’est indifférent, mais il est évident que le fait de savoir que les pros roulent sur la marque a une incidence réelle sur son attractivité…

Ultegra Di2 et des roues DT-Swiss surprenantes

Pour faire honneur au pur vélo « techno » qu’est le nouveau Xelius, la marque a choisi un groupe électrique Shimano Ultegra Di2. Sa version à freinage disques est la copie conforme du grand frère Dura-Ace. Les étriers, les leviers et les dérailleurs ainsi que le pédalier ont la même forme et diffèrent surtout par la finition et les matériaux. On peut sans problème affirmer que le fonctionnement est identique, tout comme l’ergonomie.

Pour les composants, on retrouve un poste de pilotage en aluminium avec potence Zipp et cintre maison. Ce cintre compact badgé Lapierre offre une belle ergonomie avec un faible drop, une partie basse assez longue qui optimise la prise en mains dans cette position.

La tige de selle est aussi maison, en carbone. D’un diamètre de 27,2 mm (donc assez étroit), elle devrait préserver le confort. Le réglage du chariot est aisé. Le train roulant souffle le chaud et le froid mais nous verrons plus tard qu’il se révèle en fait parfaitement cohérent au vélo. Les roues aluminium DT Swiss ER 1400 Spline à disques ne sont pas des plumes et leur aéro n’est pas au top niveau. Ici chaussées de pneus Continental en 28 mm, on sent clairement que Lapierre a choisi la voie du confort. Espérons que l’efficacité n’en pâtisse pas trop lorsque la route s’élève…

Dernier commentaire sur l’assise. La selle Fi’zi:k Antares Evo Versus fait clairement partie des meilleures sur le marché, c’est un excellent choix. Son évidement au milieu minimise les douleurs et la forme de l’Antares est adaptée au plus grand monde. On adore, d’autant plus qu’elle est très belle.

En selle

Chaussé de pneus Grand Prix 4000 SII de 28 mm de largeur (mesurés à 33 mm), le Xelius devrait se montrer confortable. Et il l’est ! Mais sa réactivité m’interpelle tout de suite. Alors que d’ordinaire le couple roues aluminium et pneus larges a pour tendance de scotcher la machine sur la route, ici ça n’est vraiment pas le cas. Premier bon point.

Ensuite sur ce vélo de compétition (il n’est pas endurance, dans la gamme Lapierre le Pulsium est là pour ça), je trouve le positionnement très agréable, pas « difficile » malgré le rabaissement de la douille de direction et le léger allongement du Stack et Reach. C’est le deuxième bon point au bout de cent mètres, pas mal. Les kilomètres s’enchaînent et ces impressions se confirment, je me sens réellement bien sur le vélo.

Fidèle à mes habitudes d’essai, je l’emmène tout de suite en bosse pour juger sur un terrain familier. Avec ses 7,5 kg, notre exemplaire de test n’est pas une plume et pourtant il s’en tire très bien. Facilité de relance et roulage au train sans difficulté. La vivacité du cadre est réelle et sa rigidité n’est pas mise en défaut. Le parfait compromis entre cadre nerveux et rigide. Évidemment les plus forts auront intérêt à se tourner vers l’Ultimate, mais pour 80 % des cyclistes, le SL 700 se montrera parfaitement adapté.

Parlons roues. J’avais crainte qu’elles ne se montrent pas au niveau du cadre et à ma grande surprise, elles se font totalement oublier. Largement assez rigides, leur inertie ne se ressent pas et elles sont parfaitement secondées par les excellents pneus allemands. En descente, le Xelius est un rail. Peu de machines m’ont laissé un tel sentiment de pleine sécurité. Couplé au freinage à disques, il n’y a rien à rajouter.

Une vraie (r)évolution

Le cru 2019 du Xelius est une révolution. Si le précédent modèle avait ses détracteurs et ne faisait pas rêver, que dire du dernier-né… Il donne la meilleure réponse sur la route, adoptant un comportement exceptionnel. Dire qu’il m’a convaincu serait bien peu tant je ressors emballé de cet essai. Une superbe machine, un Lapierre qui s’achète les yeux fermés. Ne changez rien !

Cadre Xelius SL Carbone – Fourche Xelius Sl Full Carbone – Groupe Shimano Ultegra Di2 – Cintre Lapierre carbone – Potence Zipp Service course – Selle Fi’zi:k Antares Evo Versus R5 – Tige de selle Lapierre Carbone Light – Roues DT Swiss ER 1400 Spline 21 – Pneus Continental Grand Prix 4000 SII 28mm – Poids 7,5 kg – Tarif 4499 euros 

 

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