Cipollini Bond 2
Appelez-le Bond !
La découverte d’un vélo Cipollini est toujours un moment spécial. Entre excitation et émerveillement. Un Cipo c’est une ligne à couper le souffle, un équipement de rêve et une finition exceptionnelle. On pourrait faire le parallèle avec Pagani dans le monde automobile. Vous l’aurez compris, on ne monte pas sur un Cipollini comme sur n’importe quel vélo, car un Cipo est tout sauf un vélo comme les autres !
La fabrication Cipollini
Depuis 2009, tous les vélos Cipollini sont construits en Italie. Les cadres sont étudiés, conçus et imaginés à Bonferraro di Sorgà, à 50 km de Verone, et fabriqués en Toscane. Le montage s’effectue ensuite à Bonferraro, où se situe le siège de la marque. Toutes les pièces associées au cadre, comme la tige de selle, les inserts du jeu de direction ou encore la patte dérailleur sont fabriqués en Italie. Contrairement à la première génération du Bond, qui n’était pas monocoque (partie arrière collée selon le procédé Atom Link), cette nouvelle génération du Bond est entièrement monocoque, comme le RB1K The One. Le poids est largement en baisse avec 920 grammes pour le Bond 2 à freinage patin et 990 grammes en freinage disque. La ligne évolue dans le but d’offrir plus de confort, pour faire du Bond 2 une machine adaptée à la pratique sur longue distance. On remarque les haubans placés bas et étudiés pour se déformer verticalement afin d’absorber les vibrations et chocs en provenance de la chaussée. Dans la même optique, le pivot de fourche intègre du Kevlar et le lay-up du cadre est entièrement nouveau. Comprenez que Cipollini a intégré dès la conception du nouveau cadre le fait qu’il devait se montrer plus tolérant et confortable.
La géométrie suit cette ligne avec des douilles de direction plus hautes, un tube supérieur plus court et des bases légèrement plus longues.
Une finition exceptionnelle
Si désormais peu de vélos sont « mal finis », on note des peintures plus ou moins simples et des procédés de finition qui le sont tout autant. Le but étant évidemment d’abaisser les coûts de fabrication. Rien de cela chez Cipollini qui peint chaque cadre à la main. Outre les couleurs standard, il est évidemment possible de personnaliser son cadre à foison. La marque propose même un vernis qui intègre du magnésium et de l’aluminium, pour un rendu exceptionnel.
Super Record Disc, le must
La marque nous avoue accorder un soin très poussé au montage de ses vélos et au choix de leurs composants. Pour notre Supertest, nous souhaitions le montage le plus haut de gamme possible afin de mettre en valeur comme il se doit le Bond 2. Et à vélo italien, groupe italien ! Le Super Record assure une prestance et un prestige hors de portée du Sram Red, seul le Dura-Ace peut lutter à ce niveau, mais avec le Super Record c’est le carbone en plus. Côté fonctionnement, cette version mécanique à 12 vitesses offre un contact ultra précis, proche de l’horlogerie. Une merveille ! Les périphériques sont des Deda de la gamme Superzero. Très légers, ils sont parfaitement à leur place sur cette machine.
Bora ou Basalt, nous avons essayé les deux
Cipollini équipe le Bond 2 de roues Campagnolo Bora One 35, nous l’avons aussi essayé et photographié avec les excellentes roues Basalt C38, montées en France et équipées de moyeux DT Swiss 350. Des roues légères et très faciles d’accès qui bénéficient d’une jante asymétrique de seulement 320 grammes. Leur montage est ultra soigné, et surtout personnalisable. Nos roues bénéficient de ligatures et sont à boyaux, de superbes FMB.
Quant aux Campagnolo Bora One 35 Disc qui sont montées en série, vous les connaissez certainement. Elles font partie des meilleures roues à disque du marché et ne craignent ni le plat, ni les ascensions. Leur rigidité est exceptionnelle, ce qui combiné à leur profil moyen et à leur faible inertie leur donne une vivacité démentielle. Les récentes WTO sont plus aérodynamiques, plus adaptées sur le plat, mais les Bora One reprennent le dessus dès que la route s’élève.
Sur la route
Je garde à l’esprit mes précédents essais des vélos de la marque italienne. Des vélos pointus, rigides et ultra performants qu’il fallait apprivoiser avant de commencer à en tirer parti. Des machines dont la géométrie très typée compétition imposait une posture ultra sportive. Rien de tout cela avec ce nouveau Bond, qui bénéficie enfin d’une géométrie bien plus adaptée à la majorité des cyclistes, avec des douilles de direction plus hautes (124 mm en taille S), des bases plus longues et un tube supérieur plus court. En étudiant de près la nouvelle géométrie de ce Bond, on note un stack et un reach plus compact, au bénéfice de la facilité d’accès. Dès les premiers tours de roue, je sens qu’il se passe quelque chose au niveau de la filtration verticale. Les haubans jouent pleinement leur rôle et le vélo se joue des aspérités comme aucun vélo Cipollini n’était jusqu’à présent arrivé à le faire.
Sans atteindre l’efficacité du RB1K sur le plat, le Bond 2 se montre très plaisant à emmener. Facile serait le mot juste. N’incitant pas à accélérer, il se cale sur votre envie et votre rythme. Les relances sont du même acabit : extra-agréables. Sur ce terrain la rigidité est impossible à prendre en défaut.
Dans les ascensions dures
Dans les ascensions à fort pourcentage, le Bond fait totalement oublier son poids. Non pas qu’il soit lourd, mais avec plus de 7 kg, ça n’est pas le vélo le plus léger du marché. Qu’importe, le dynamisme et l’entrain à évoluer à faible vitesse couplés à la relative facilité permettent d’emmener le vélo sans ressentir de point dur. On ne bute pas contre le cadre, comme on peut le faire avec un RB1K qui impose une certaine vitesse pour grimper efficacement. Non, le Bond 2 laisse à celui qui le chevauche la possibilité de choisir sa vitesse et son rythme de pédalage. Dans les forts pourcentages, le cadre vit et se déforme légèrement. Juste ce qu’il faut pour pardonner une erreur de braquet ou permettre de compenser un petit déficit de forme. Une déformation perceptible qui n’est absolument pas un manque de rigidité, mais plutôt un parfait contrôle de celle-ci. La fameuse histoire de l’arc qui restitue l’énergie qu’on lui donne…
Le premier Cipollini adapté aux longues distances !
Et ça mérite d’être souligné tant on sait que les Cipollini n’usurpaient pas leur réputation de vélos pour hommes forts. Des machines souhaitées comme telles par Mario Cipollini, pour qui un vélo n’est jamais assez rigide. Finalement, après 10 ans d’activité, on peut conclure que la marque arrive à maturité et propose une gamme cohérente avec une vraie machine dédiée aux cyclosportifs. Une magnifique machine en plus !
Sur le circuit d’essai Top Vélo
J’ai eu le temps d’appréhender le comportement du vélo avec de nombreux kilomètres passés à ses commandes, et je sais en tirer le meilleur sur notre circuit d’essai.
Pour une fois qu’un Cipollini se laisse maîtriser !
(Essai réalisé avec roues Basalt)
La position me fait beaucoup penser à celle du Colnago VR3S. Un compliment tant le Colnago est équilibré. Rien à voir avec le RB1K qui a de quoi donner mal au dos à plus d’un d’entre vous (nous). N’importe quel cycliste un peu sportif pourra se poser confortablement sur le Bond 2 et pédaler de manière agréable. Les quelque 13 kilomètres du circuit d’essai sont en quelque sorte un sprint, véloce et bref, mais comme vous l’avez lu, le Bond 2 est capable d’enchaîner les heures de selle. C’est même là qu’il excelle.
Je pars comme à mon habitude sur le grand plateau. Le léger vent de dos me permet de me caler à une vitesse de 45 km/h sans effort. Je retrouve l’ergonomie du cintre Deda Superzero que je trouve toujours très actuel. La forme RHM de Deda, bien que datant de plus de 10 ans, n’a pas pris une ride ! Au passage de deux ralentisseurs à pleine vitesse, le cadre amortit bien. Je ne suis pas secoué et le fonctionnement cadre/roue me semble un très bon compromis entre rigidité et filtration verticale. À ce jeu, les exceptionnels boyaux FMB y sont évidemment pour quelque chose. Surtout, ils ne se déforment pas dans les relances, malgré la pression de 7 bars qui est assez basse pour ce genre de gomme et de carcasse (très souple).
J’arrive au pied de la première côte. Une pente à plus de 10 %, très sèche mais courte. Je brutalise le vélo au maximum, pour essayer de ressentir un flottement ou une perte de vivacité. L’accélération n’est pas aussi brutale qu’avec le RB1K (qui excelle dans cet exercice mais qui réclame ensuite de sacrées jambes), mais franchement très efficace et surtout plaisante. Le boîtier de pédalier est indéniablement très rigide tandis que l’arrière plus tolérant suit la cadence. Récupération dans le replat avant de réattaquer dans la seconde partie, tout aussi pentue mais près de deux fois plus longue. Je reste sur le grand plateau, et monte en force, en danseuse. La chaîne est croisée presque à son maximum mais la transmission Super Record 12 vitesses reste parfaitement silencieuse. Je note d’ailleurs que les transmissions Shimano et Campagnolo sont bien plus silencieuses en cas de croisement que les transmissions Sram. Et cela encore plus depuis l’arrivée des groupes AXS qui se montrent bruyants.
J’entame la descente légèrement moins vite que d’habitude car dans la portion plane au sommet, le vent de face m’a ralenti. Je bascule à environ 30 km/h pour arriver dans le premier virage à l’aveugle à environ 65 km/h. Gros freinage. Les disques Campagnolo sont toujours la référence absolue pour moi. Ralentissement puissant, sans bruit et sans vibration. Le contrôle du vélo est total et je passe d’un virage à l’autre en maniant le vélo très rapidement.
Dernière montée, que je fais traditionnellement plus paisiblement. Moins pentue, c’est aussi la plus longue. L’asphalte qui n’est pas en excellent état, me permet de sentir la capacité du vélo à passer la puissance lorsque je pédale bien en ligne au train. Plus qu’en danseuse comme tout à l’heure, c’est vraiment sur ce type de pédalage assis, que le Bond se révèle.
Gérard Mézadourian
À propos du Bond 2, Campagnolo et Basalt Weels.
Comme l’a si bien dit Alexandre, cette machine est vraiment faite pour aller loin. Comme j’avais des kilos à perdre, c’est à moi qu’est revenue la lourde tâche d’emmener cette merveille sur de longs parcours. J’ai donc dû avaler près de 800 km pour me faire une idée définitive sur l’ensemble des éléments qui composent ce vélo…Gérard Mézadourian
À propos du Bond 2, Campagnolo et Basalt Weels.
Comme l’a si bien dit Alexandre, cette machine est vraiment faite pour aller loin. Comme j’avais des kilos à perdre, c’est à moi qu’est revenue la lourde tâche d’emmener cette merveille sur de longs parcours. J’ai donc dû avaler près de 800 km pour me faire une idée définitive sur l’ensemble des éléments qui composent ce vélo…Quelques réglages et c’est parti, avec Alex on a presque la même taille (je ne parle pas du tour)… Mes 85 kg m’ont définitivement fait perdre espoir de lui ressembler. Bref, comparer les sensations de Laurel et Hardy aboutit souvent à quelques contradictions… Sans doute que les 30 kg d’écart doivent y être pour quelque chose. Equiper ce vélo de roues Basalt wheels a été ma volonté. Ce fut le moyen de vérifier les bruits qui courraient en coulisses sur ce génial assembleur basé au nord de Montpellier. Bien m’en a pris, le résultat est largement au-dessus de mes espérances, Alex en a convenu également. Que des points positifs, légères et assez rigides, 28 rayons à l’arrière, 24 à l’avant. Après 1000 bornes, rien n’a bougé. Le choix des moyeux DT 350 et des boyaux FMB en 25 rend compte que les roues sont très performantes et cela dans tous les domaines. Benjamin Ruelloux qui est à la tête de cette entreprise mérite des compliments. Accueil chaleureux, très à l’écoute, bref, un des tout meilleurs en France. Ce genre de personnes reste précieux, ceci afin de sauvegarder le savoir-faire Français, ou du moins ce qu’il en reste… C’est ce que demandent les passionnés que nous sommes.
Petit bémol pour le cintre Deda Superzéro que je n’aime pas du tout (contrairement à Alexandre), il augmente la distance selle-poignées à cause de sa forme en V. Pour les longues sorties, préférez un Ritchey WCS STREEM qui est un des meilleurs au monde pour toutes les options de réglages qu’il propose.
Concernant le groupe Campagnolo Super Record 12, le pédalier fait preuve d’une tenue et d’une rigidité inégalée, le fonctionnement est net et très précis. Pour le freinage à disques : RAS, les roues Basalt m’ont fait oublier le surpoids. Aucune contestation possible. Si vous êtes fan de la marque italienne, allez-y les yeux fermés.
Concernant le cadre Cipollini Bond 2, j’ai pu essayer également le modèle traditionnel à patins. Le comportement est très similaire. Cependant pour l’utilisation de ce dernier, le changement de roues en compétition reste un avantage, il engendre également un entretien moins couteux. Je suis entièrement d’accord avec ce qu’a écrit Alex, même si ce vélo convient à des gens sur le retour comme moi, il n’en reste pas moins que je continue à prendre un énorme plaisir au guidon de cette monture, toutefois avec la nette impression que l’on en a vraiment pour son argent !
Cipollini Bond 2
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Plat
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Montagne
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Descente
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Rigidité
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Nervosité
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Rendement
- Plat 85%
- Montagne 85%
- Descente 90%
- Rigidité 85%
- Nervosité 85%
- Rendement 85%
Fiche technique
Cadre Cipollini Bond 2, carbone T800 3K fabriqué en Italie
Fourche Cipollini carbone T800 3K
Groupe Campagnolo Super Record Disc
Roues Campagnolo Bora One 35 Disc C (essai avec des Basalt Wheel)
Pneus Vittoria Corsa Graphene (essai avec des boyaux FMB Service Course Cotton 28mm)
Cintre Deda Elementi Superzero
Potence Deda Elementi Superzero
Tige de selle et selle Cipollini carbone et Selle Italia Boost Carbonio
Équipement
Tenue Top Vélo
Chaussures Specialized S-Works Exos
Casque Kask
Lunettes Vuarnet
Tarif & poids
8800 € avec roues Bora One 35 Disc
(Roues Basalt à 1355 euros, boyaux FMB 200 euros)
7,6 kg