Édito Juin 2020
Quand Colnago, De Rosa et Pinarello passent à l’e.bike
Que reste-t-il de nos amours ?
Nos confrères de la presse automobile sportive s’interrogent à juste titre sur le passage au style SUV de marques de légende telles que Bentley, Lamborghini, Porsche, ou pire encore, Aston Martin. Trahison éthique ou adaptation commerciale ?
Pour Top Vélo, la question se pose aussi dans les mêmes termes avec le passage à l’E.Bike de marques ayant écrit les plus belles pages de l’histoire du cyclisme. Pinarello, De Rosa, Bianchi et plus récemment Colnago.
Doit-on s’insurger en tant qu’esthètes du cyclisme ultime ? Peut-on évoquer une hypothétique trahison de l’ADN sportif de ces marques dont le prestige n’a d’égal que le palmarès ?
Alors, le fait de voir le catalogue de ces constructeurs d’absolu se garnir de propositions électriques peut-il apparaitre comme regrettable pour l’éthique et même l’esthétique ?
Autant de questions en forme de condamnation sans appel. En apparence du moins. Car il s’agissait d’abord et surtout pour ces marques prestigieuses de répondre aux demandes d’un marché en pleine évolution. Et naturellement de s’adapter pour survivre face aux multinationales du cycle qui proposent et imposent au marché de nouvelles règles marketing en forme d’arguties technologiques le plus souvent évanescentes et fumeuses.
Par exemple navrant le freinage disque, qui impose un nouveau vélo, ou le standard 29 pouces pour le VTT, très souvent inadapté.
Même si nombre d’anciens, à commencer par l’incroyable Robert Marchand et ses bientôt 109 ans, pédalent toujours avec assiduité et efficacité, il est évident que proposer des systèmes d’assistance électrique sur des machines sportives peut se concevoir pour les marques généralistes. Mais qu’en est-il des marques d’exception ?
La première réponse aura été celle de Pinarello et de son Nitro. Puis celle de Bianchi et enfin celle de De Rosa. Puis, tout récemment, celle de Colnago.
Peut-on considérer Fausto Pinarello, Ugo De Rosa ou Ernesto Colnago comme infidèles ? Et leurs propositions comme des atteintes à l’histoire de leurs marques ?
Non. Mille fois non évidemment !
Face à un marché dominé par les labels américano-asiatiques, les marques les plus prestigieuses se devaient de répondre à leur manière. Avec leurs propres arguments marketing et techniques. Et donc de proposer à leurs fans une alternative crédible dans le domaine de l’E.Bike. C’est à dire des machines parvenant à concilier esthétique, légèreté, efficacité et performance.
Top Vélo Award 2020 pour les vélos à assistance électrique, le nouveau Colnago E64 est un exemple de réussite. Très largement inspiré du mythique C64, il offre aux adeptes de la marque au trèfle une solution fidèle aux concepts maison. Beauté, légèreté, fiabilité, performance et exclusivité. Après avoir un temps résisté, Ernesto a osé. Comment lui en vouloir…
S.L.