Alors que le 110ème Tour de France bat des records d’audience, les chiffres comparés des salaires de Pogacar et Mbappé laissent rêveur. Le formidable champion slovène gagne tout simplement vingt fois moins que la star du PSG. Même gouffre de différence entre le team World Tour numéro 1, INEOS Grenadier et le club de football numéro 1, Manchester City. Avec ses 50 millions annuels, INEOS dispose d’un budget quatorze fois inférieur ! Par contre les retombées publicitaires et médiatiques sont au minimum aussi importantes côté vélo. Vous avez dit étrange ?
Le cyclisme, avec son épreuve phare le Tour de France, est désormais à nouveau un sport roi.
Pour le seul Tour de France les chiffres sont révélateurs. Avec 3,5 milliards de téléspectateurs, la course au maillot jaune rejoint l’audience de la Coupe du Monde de football. Et dépasse même les Jeux Olympiques.
Nous n’en sommes certes pas encore revenus à la situation des années cinquante où le vélo était largement numéro 1 mondial avec son Campionissimo Fausto Coppi qui avouait être l’athlète le mieux payé au Monde. Le foot étant alors largement distancé par le cyclisme. Mais le vélo est de retour au tout premier plan des sports les plus médiatiques internationalement. Mais qu’en est-il de l’aspect financier des choses ?
Sans jouer avec les chiffres ni avec les situations en annonçant sur un ton provocateur que le cyclisme est devenu un sport « cheap » avec des salaires de misère, force est de constater la différence abyssale entre les budgets et les salaires du Foot et du vélo.
Comment comprendre les 125 millions payés chaque année à Kylian Mbappé alors que son homologue cycliste Tadej Pogacar ne perçoit que 6 millions ? Et ce alors que médiatiquement le vélo est aujourd’hui largement revenu à la hauteur du foot, aussi bien côté audiences audiovisuelles que côté public…
Évidemment, cet aspect des choses, version bonne affaire, n’échappe pas aux sponsors qui trouvent dans le cyclisme un support média-public d’exception à des tarifs sans commune mesure avec ceux du foot.
Pour mieux comprendre prenons les revenus et les budgets des uns et des autres :
Au regard des chiffres on peut se poser la question de savoir si nos Français méritent des salaires équivalents à ceux d’un Remco ou d’un Roglic….
À ces chiffres l’on peut rajouter une précision sur les salaires moyens pratiqués côté vélo et côté foot.
Sans parler du prix du litre de sueur, évoquer une crise sociétale sur les valeurs n’est pas superflu. Si les clubs de foot se voient assaillir par les demandes de stages, c’’est loin d’être le cas dans le cyclisme où certains clubs ne parviennent plus même à organiser des courses rassemblant plus de quelques dizaines de coureurs. Dans les campagnes où les bobos trouvent refuge idéalisé, peu de jeunes espèrent jouer les Poulidor ou les Thévenet. Mais dans les cités c’est la folie du foot comme ascenseur social. Très exactement l’envers de l’histoire contemporaine en train de se défaire. Pas étonnant de voir la minuscule mais glorieuse fédération slovène faire mieux que la FFC.