La Mitica
La huitième édition de la cyclo vintage s’est déroulée dans le cadre magique des mélancoliques collines de Fausto et Serse Coppi. Avec pour épicentre le mythique village piémontais de Castellania, devenu officiellement Castellania Coppi en cette année du centenaire de l’illustre Campionissimo.
Un voyage vintage au pays des merveilles de Coppi
Des couleurs et des rires, des vélos et des maillots d’une autre époque, des paysages romantiques, des centaines de passionnés venus du Monde entier pour célébrer l’amour du cyclisme héroïque et rendre hommage à Fausto Coppi, la Mitica 2019 faisait tout à la fois figure de grand-messe et de kermesse. Au rendez-vous des années cinquante et soixante, avec quelques incursions sympathiques avant-guerre, on ne parlait pas de vélos américains, chinois ou allemands. Pas plus que de composants japonais ou taiwanais. Mais seulement de vélos italiens, français ou suisses. Et de Campagnolo, Simplex ou Universal.
Les vélos, en majorité Bianchi et Colnago, mais aussi Bartali, Cinelli, De Rosa, Peugeot, Mercier, Heylet ou Coppi, donnaient déjà une idée du panorama. Mais avec les maillots Bartali, Legnano, Carpano, Tricofilina, Peugeot, Saint-Raphaël, Faema, Bic ou Molteni, c’était le kaléidoscope grand écran en prise directe avec la nostalgie.
Deux journées de flash-back merveilleux, deux journées d’émotion, deux journées de bonheur, deux journées de rencontres et de découverte
Sergio Vallenzona, l’hyperactif maire de Castellania Coppi, et ses amis de l’association Fausto et Serse Coppi, dont le passionnant Giampaolo Bovone, se multipliaient et accueillaient chacune et chacun avec le sourire. Fort de cette volonté de partager émotions et passion autour d’une région ancrée dans le culte du cyclisme.
Au départ des 4 parcours, nous étions 300 fous. A l’arrivée 300 bienheureux.
Il faut dire que derrière les voitures de direction de course, une sublime Alfa Romeo Giulietta d’époque de l’équipe Salvarani et une Fiat Ballila découvrable ayant appartenue à Fausto Coppi, nous pouvions nous prendre pour Anquetil ou Gimondi, d’autant que le directeur de course n’était autre que le glorieux Aldo Moser. Et que l’impression née du diner de la veille, pris en plein air dans le jardin de l’ancienne Casa Coppi, ne s’était pas encore dissipée. On parlait de Girardengo, de Coppi, de Moser, de Bobet, de Géminiani et d’Anquetil. En savourant le risotto au safran local, extraordinaire de saveur, et le vitello tonnato accompagné d’un vin blanc ou rosé issu des vignobles alentours.
Au petit matin de la course, ce dimanche 30 juin 2019, je serais fort les freins Record de mon vélo des années soixante-dix. Un survivant des productions paternelles. Et je souriais à mon ami Faustino Coppi venu donner le départ.
Autour de moi 299 autres cyclistes étreints par l’émotion et portés par une musique venue de si loin. Puis ce départ tant attendu. Et ces retrouvailles pour moi avec des sensations oubliées depuis des décennies d’alu et de carbone. Pas même une hésitation. La main est immédiatement retombée sur les manettes au cadre. Renouant avec des automatismes nés de l’enfance.
Une belle descente vers Tortona, des routes secrètes, des pistes miraculeuses de beauté, des grimpées enfin. Rudes. Très rudes. Surtout avec un 42X24. Puis l’arrivée. L’arrivée. L’arrivée ! Avec cette ligne tracée devant la Casa Coppi.